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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 7.djvu/1052

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Il n’y a que les gendarmes de la garde & les gendarmes des compagnies d’ordonnance qui ayent cette espece d’étendard & d’officier ; les chevau-legers d’ordonnance ne l’ont point.

Cet étendard est plus long que large & fendu par le bout, les deux pointes arrondies.

Il y a trois officiers dans les gendarmes de la garde avec le titre de guidon ; ils sont après les enseignes : il n’y a qu’un officier avec ce titre dans chaque-compagnie de gendarmes ; c’est le dernier des grands officiers. (Q)

Guidon, s. m. (Musique.) en italien mostra, en latin index ou custos, est un petit signe de Musique qui se met à l’extrémité de chaque portée sur le degré où sera située la note qui doit commencer la portée suivante, afin de l’indiquer d’avance & d’empêcher qu’on ne prenne une portée pour l’autre. Si cette premiere note est accompagnée d’un dièse, d’un bémol ou d’un béquarre, il est bon d’en accompagner aussi le guidon. (S)

Guidon, terme d’Arquebusier, c’est un petit morceau d’argent ou de cuivre taillé en grain d’orge un peu plus gros, qui est soudé au-dessus du canon, à un pouce du bout d’en-haut, qui sert pour viser & fixer le point de vûe.

GUIDONE, s. f. guidonia, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le nom a été dérivé de l’un des noms de baptême de M. Gui Crescent Fagon, premier medecin du roi Louis XIV. & intendant du jardin royal des plantes. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, ressemblante à un cone tronqué, & posée sur un calice découpé ; il s’éleve du nombril de ce calice un pistil qui devient dans la suite un fruit ovoïde & charnu ; ce fruit s’ouvre d’un bout à l’autre en quatre parties, & il est rempli de semences ordinairement oblongues & attachées à un placenta. Plumier, nova plant. american. gener. Voyez Plante. (I)

GUIENNE, (la) Aquitania, (Géog.) partie considérable du royaume de France ; mais il faut bien distinguer la Guienne, province, de la Guienne propre.

La Guienne, province, est bornée au nord par le Poitou, l’Angoumois, & la Marche ; à l’est par l’Auvergne & par le Languedoc ; au sud par les Pyrénées, & à l’oüest par l’Océan. Elle forme le plus grand gouvernement de France, qui a quatre-vingt lieues de large sur quatre-vingt-dix de long : les rivieres qui l’arrosent sont l’Adour, le Tarn, l’Avéiron, & le Lot.

Il ne paroît pas que le nom de Guienne qui a succédé à celui d’Aquitaine connu des Romains, ait été en usage avant le commencement du quatorzieme siecle ; cependant il commença dès-lors à prendre faveur, & il prévalut sur la fin du siecle suivant. Le duché de Guienne acquis par l’Angleterre dans le douzieme siecle, revint à la France sous le regne de Charles VII. l’an 1553 ; & cette derniere puissance en a toûjours joüi depuis.

La Guienne entiere est divisée en haute & basse : la basse comprend le Bourdelois, le Périgord, l’Agénois, le Condomois, le Bazadois, les Landes, la Gascogne proprement dite, le pays de Soule & de Labour.

La haute Guienne dont la principale ville est Montauban, comprend le Quercy, le Roüergue, l’Armagnac, le comté de Comminges, le Couserans, & la Bigorre. Ces pays qui composent la haute Guienne, sont tous du ressort du parlement de Toulouse ; il n’y a que la basse Guienne qui reconnoisse le parlement de Bourdeaux.

Je supprime les autres détails de géographie, pour ajouter une seule remarque qui intéresse le bien de l’état. Cette partie de la Guienne qui porte le nom de

haut-pays, ne connoît que l’Agriculture & les arts qui en dépendent, sans lesquels lorsque les récoltes manquent, les habitans sont dans l’impossibilité de payer leurs charges : c’est donc au prince à les faire joüir de la liberté de leur commerce, & à leur accorder un droit naturel dont la propriété ne peut prescrire, & dont l’exercice ne peut être interrompu, sans supposer que la religion du souverain a été surprise. Il ne faut point perdre à la discussion de vains titres d’abus, un tems mieux employé à les abolir. (D. J.)

GUIENNE propre, (la) Géogr. la Guienne propre, ou proprement dite, est une contrée de province de France, au gouvernement de Guienne, dont elle fait partie, & auquel elle donne son nom. Elle est bornée au N. par la Saintonge, à l’E. par l’Agénois & le Périgord, au S. par le Bazadois & par la Gascogne, à l’O. par l’Océan. Ce pays comprend le Bourdelois, le Médoc, le capitalat de Buch, & le pays entre deux mers. La ville principale de la Guienne propre est Bordeaux. (D. J.)

GUIGNES, s. f. pl. (Jardinage & Diete.) espece de cerises, voyez Cerise & Guignier.

GUIGNEAUX, s. m. (Charpenterie.) pieces de bois qui s’assemblent dans la charpente d’un toît, & sur les chevrons, où elles laissent un passage à la cheminée, comme le chevêtré dans les planchers.

GUIGNIER, s. m. (Botan.) arbre qui porte les guignes ; c’est une espece de cerisier nommé des Botanistes cerasus fructu aquoso, J. D. R 626. cerasus carne tenerâ & aquosâ, C. B. P. 450. Cet arbre ne differe pas du bigarreautier ; ses fruits nommés en Botanique cerasa aquea, sont plus mous que les bigarreaux, plus succulens, & d’un rouge plus foncé ; ils chargent moins l’estomac, donnent par l’analyse chimique une moindre portion d’huile, & par conséquent contiennent un sel essentiel tartareux, délayé dans beaucoup de flegme ; ils se corrompent plus aisément que les cérises ordinaires ; il y a des guignes blanches, des rouges, & des noires. (D. J.)

GUIGNOLE, s. f. (Balances.) c’est un pié d’où part une branche recourbée & terminée en crochet ; elle sert à suspendre les trebuchets ou petites balances, afin de peser plus juste. Cet instrument est à l’usage de tous ceux qui débitent des marchandises précieuses.

GUILFORD, Guillofordium, (Géog.) ville à marché d’Angleterre, capitale du comte de Surrey, sur le Wey. Elle envoye deux députés au parlement, & est à 25 milles S. O. de Londres. Long. 17. 6. lat. 51. 10.

Robert & Georges Abbot, freres, étoient tous les deux de Guilford. Robert Abbot y naquit en 1560, & mourut en 1618. Le roi Jacques fut si charmé de son livre latin de la souveraine puissance, qu’il fit l’auteur évêque de Salisbury, & le combla de bienfaits ; en échange Georges Abbot ayant eu le malheur de déplaire au même prince, fut suspendu des fonctions de son archevêché de Cantorbery, & mourut de chagrin au château de Croyedom, le 4 Août 1633. Tel a été le sort des deux freres : celui qui soûtint la mauvaise thèse, fut magnifiquement récompensé, & celui qui défendit la bonne cause, fut disgracié. (D. J.)

GUILLAIN, (Saint-) Gislenopolis, Géog. ville des Pays-Bas autrichiens, au Hainaut, dans la prevôté de Mons, qu’elle défend par ses écluses. Elle est dans un lieu marécageux, sur la riviere de Haine, à deux lieues de Mons. Longit. 21. 29. latit. 50, 25. (D. J.)

GUILLAGE, s. m. (Brasserie.) c’est la fermentation & l’action que fait la bierre dans les pieces pour pousser dehors l’écume épaisse que les Brasseurs appellent levure.