Page:Diderot - Le Neveu de Rameau.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

j’y suis assez versé. — Si Puffendorf et Grotius revenaient au monde, ils mourraient de faim au coin d’une borne. — Je sais à fond l’Histoire et la Géographie. — S’il y avait encore des parents qui prissent à cœur l’éducation de leurs enfants, votre fortune serait assurée ; mais il n’y en a plus. — Je suis bon musicien ! — Et que ne le disiez-vous d’abord ? pour vous montrer quel parti un homme peut tirer de ce talent, j’ai une fille ; venez tous les soirs lui donner la leçon de six heures et demie à neuf heures, et je vous donne vingt-cinq louis par an ; vous déjeunerez, dînerez, goûterez et souperez avec nous. Le reste du temps vous appartiendra et vous l’emploierez à votre profit. »

LUI. — Et cet homme, qu’est-il devenu ?

MOI. — S’il eût été sage, sa fortune était faite, et c’est la seule chose importante à vos yeux.

LUI. — Oui, de l’or ! de l’or ! T…