Page:Dierx - Œuvres complètes, Lemerre, I.djvu/190

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VIII

Comme un glaive éclatant hors d'une affreuse gaîne,
Elle était là debout avec son regard clair,
Dont je sentais l'acier pénétrer dans ma chair.
Elle était là visible, et désormais sans chaîne ;
Telle qu'un glaive nu debout près de sa gaîne,
Elle m'enveloppait avec son regard clair.
Et tout me regardait, conscience, pensées,
Esprit, rêves, désirs, joie, espoirs et douleurs,
Qui reprenaient, au glas des souffrances passées,
Leurs formes, leurs parfums, leurs sons et leurs couleurs.


IX

Et voilà cette fois qu'une arche de lumière,
Jusqu'au ciel, par-dessus les étoiles, d'un jet,
Près de nous, comme un pont sans limite émergeait,
Un chemin idéal fait d'astres en poussière.
Mon âme alors me dit : « Cette arche de lumière
Qui traverse les cieux révélés d'un seul jet,
Sort du temps, et tout droit vers l'éternité mène.
Boue inerte, matière, ô corps ! Vieux ennemis,
Je vous repousse enfin, geôliers de l'âme humaine ;
Retournez par la mort dans le néant promis ! »