Page:Dierx - Œuvres complètes, Lemerre, I.djvu/205

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C'est un soir calme ; un souffle aux aromes subtils
Vanne de fleurs en fleurs, et du parc aux collines,
Le pollen qu'il dépose aux pointes des pistils ;
Un soir d'été serein, aux étoiles câlines.
La lune magnétique arrose les halliers ;
Et dans l'herbe, pareils à deux grands boucliers
Chus d'un duel gigantesque en preuve pour l'histoire,
Dorment deux lacs jaloux, d'acier blanc criblé d'or.
À la tour du château s'éclaire l'oratoire
De Gemma. - Par accès, le long du corridor,
Comme l'appel lointain d'un blessé qu'on emporte,
Se répète un soupir traînant de porte en porte.
Hors la fenêtre rouge aux deux barres en croix,
Tout reste abandonné dans l'antique demeure ;
Hors la plainte du vent, rien n'élève la voix.
C'est qu'une femme est là, qui souffre, prie, et pleure !