Page:Dierx - Œuvres complètes, Lemerre, I.djvu/210

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Dans leur immensité sont tous éblouissants !
Oui, le regret, bien plus que l'espoir, aux musiques
Divines sait mêler des visions magiques !
Certe, il m'aimait jadis d'un amour effréné,
Usant sur moi l'effort des facultés mortelles,
L'homme qui vers l'espace aveugle s'est tourné,
Consumé par l'attente au froid de mes prunelles.
Si je n'ai rien compris alors, ni cet amour,
Ni ce vivace espoir de m'animer un jour,
Ni cette volonté, ni sa morne agonie,
D'où vient qu'à peine seul, mon cœur s'est éveillé,
Lentement, par degrés, de sa longue atonie ?
D'où vient qu'en mon désert un calice a brillé ?
Que l'idole aussitôt s'est changée en victime,
Et lit profondément dans l'infini sublime
De ce culte perdu qui l'embrase aujourd'hui ? »
Et Gemma vers la chambre où le portrait l'attire
Se retourne, et revient s'arrêter devant lui.
Sur ses noirs vêtements pendent ses bras de cire.
— Mâhall reprend son rêve et sa chanson tout bas :

« Dans l'oeil des enfants lisent leurs nourrices.
Les morts ont aussi parfois leurs caprices.
Lorsque tu souffrais, je sais une fleur
Que je te donnais pour que tu guérisses ;
Son baiser rendait ton sommeil meilleur.
— Mon enfant demande une étrange fleur !