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DIODORE DE SICILE.

la Thébaïde une contrée où naissent spontanément, dans de certains temps, des rats si prodigieux par leur grosseur et leur nombre que le spectateur en reste frappé de surprise, et que plusieurs de ces animaux, formés seulement jusqu’à la poitrine et les pattes de devant, se débattent, tandis que le reste du corps, encore informe et rudimentaire, demeure engagé dans le limon fécondant. Il est donc évident, continuent-ils, qu’après la création du monde un sol aussi propice que celui de l’Égypte a dû produire les premiers hommes. En effet, nous ne voyons ailleurs rien de semblable et ce qui se passe dans ce pays, où les animaux s’engendrent d’une manière si extraordinaire. De plus, si le déluge de Deucalion a fait périr la plupart des animaux, il a dû épargner ceux qui vivent dans le midi de l’Égypte, qui est d’ordinaire exempt de pluie ; et si ce déluge les a tous fait périr sans exception, ce n’est que dans ce pays qu’ont pu s’engendrer des êtres nouveaux. Les grandes pluies, tempérées par la chaleur du climat, devaient rendre l’air très-propre à la génération primitive des animaux ; car nous voyons encore aujourd’hui quantité d’êtres animés se former dans le résidu des eaux qui inondent une partie de l’Égypte. Au moment où ces eaux se retirent, le soleil, qui dessèche la surface du limon, produit, dit-on, des animaux dont les uns sont achevés, tandis que les autres ne le sont qu’à moitié et demeurent adhérents à la terre.

XI. Les hommes, dont l’Égypte est le berceau, contemplant l’univers et admirant son ordre et sa beauté, furent saisis de vénération à l’aspect du soleil et de la lune. Ils regardèrent ces deux astres comme deux divinités principales et éternelles ;

    peuples de la Chine, du Japon et de l’Indostan cultivent cette plante, naturelle à leurs climats ; comme les anciens Égyptiens, ils la croient agréable à leurs divinités, qu’ils représentent placées sur sa fleur. Plusieurs médailles égyptiennes représentent Horus posé sur la fleur ou le fruit du nymphœa nelumbo. Les tiges de cette plante, en faisceaux, décorent les côtés des dés de pierre qui servent de siége aux statues colossales égyptiennes. (Voy. R. Delile, Flore d’Égypte, dans la Description de l’Égypte, t. XIX, p. 415.)

    Κόρσεον (Korseon). Nom de la tige souterraine du lotus. (Théophraste, Histoire des Plantes, IV, 10.)