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DIOGÈNE


DIOGENE.



Diogene, fils d’Icese, Banquier, étoit de Sinope. Diocles dit que son pere, ayant la banque publique & altérant la monnoie, fut obligé de prendre la fuite ; & Eubulide, dans le livre qu’il a écrit touchant Diogene, rapporte que ce philosophe le fit aussi, & qu’il fut chassé avec son pere ; lui-même s’en accuse dans son livre, intitulé Pardalis. Quelques-uns prétendent qu’ayant été fait maître de la monnoie, il se laissa porter à altérer les especes par les ouvriers, & vint à Delphes ou à Délos, patrie d’Apollon, qu’il interrogea pour savoir s’il feroit ce qu’on lui conseilloit, & que n’ayant pas compris qu’Apollon, en consentant qu’il changeât la monnoie, avoit parlé allégoriquement[1], il corrompit la valeur de l’argent, & qu’ayant été surpris, il fut envoyé en exil. D’autres disent qu’il se retira volontairement, craignant les suites de ce qu’il avoit fait. Il y en a aussi qui disent qu’il altéra de la monnoie qu’il avoit reçue de son pere ; que celui-ci mourut en prison, & que Diogene prit la fuite & vint à Delphes, où ayant demandé à Apollon,

  1. L’oracle qu’il reçut étoit : Change la monnaie ; expression allégorique qui signifie, Ne suis point la coutume. Ménage.