Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/40

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Ménippe[1], dans l’Encan de Diogène, rapporte que lorsqu’il fut vendu comme captif, on lui demanda ce qu’il savoit faire, & qu’il répondit, qu’il savoit commander à des hommes, ajoutant, en s’adressant au crieur, qu’il eût à crier, Si quelqu’un voulait s’acheter un maître. Comme on lui défendait de s’asseoir, Cela ne fait rien, dit-il, on vend bien les poissons de quelque manière qu’ils soient étendus. Il dit encore, qu’il s’étonnait de ce que quand on achète un pot ou une assiette, on l’examine de toutes les manières ; au lieu que quand on achetait un homme, on se contentait d’en juger par la vue. Xéniade l’ayant acheté, il lui dit, que quoiqu’il fût son esclave, c’étoit à lui de lui obéir, tout comme on obéit à un Pilote ou à un Médecin, quoiqu’on les ait à son service.

Eubulus rapporte, dans le livre intitulé L’Encan de Diogène, que sa manière d’instruire les enfants de Xéniade étoit de leur faire apprendre, outre les autres choses qu’ils devoient savoir, à aller à cheval, à tirer de l’arc, à manier la fronde, & à lancer un dard. Il ne permettait pas non plus, lorsqu’ils étoient dans l’école des exercices, que leur maître les exerçât à la manière des Athlètes, mais seulement autant que cela étoit utile pour les animer, & pour fortifier leur constitution. Ces enfants savoient aussi par cœur plusieurs choses qu’ils

  1. Ménage croit qu’il faut corriger Ménippe.