Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vement de l’âme, et par le cercle intérieur celui de l’univers et des planètes. D’un autre côté, la division des cercles, du milieu aux extrémités, étant harmoniquement appropriée à l’essence de l’âme, celle-ci connaît les êtres et établit entre eux l’harmonie, parce qu’elle est elle-même composée d’éléments harmoniques ; le cercle de l’autre, dans son mouvement régulier, engendre pour elle l’opinion, et le cercle du même, la science[1].

Il y a, selon lui, deux principes de toutes choses : Dieu et la matière ; Dieu, qu’il appelle aussi l’intelligence, la cause ; la matière, substance infinie[2] et sans forme déterminée, dont viennent tous les composés. À l’origine, un mouvement désordonné emportait la matière ; mais Dieu jugeant que l’ordre valait mieux que le désordre réunit dans un même lieu tous les éléments matériels. De la matière se forment quatre éléments ; le feu, l’eau, l’air et la terre, qui eux-mêmes produisent le monde et tout ce qu’il contient. La terre seule ne peut pas se transformer dans les autres éléments, parce que les principes qui la composent n’ont pas la même forme que ceux du feu, de l’eau et de l’air. Pour ces trois éléments, au contraire, les formes sont les mêmes ; car ils sont tous composés également de triangles scalènes, tandis que les principes de la terre ont une forme spéciale. Ainsi l’élément du feu est la pyramide, celui de l’air l’octaèdre, celui de l’eau l’icosaèdre[3], celui de la terre le cube[4] ; il n’y a donc

  1. Voy. pour le développement de toutes ces idées, le Timée (f. 34-38, éd. Becker ).
  2. Infini est pris ici pour indéfini.
  3. Solide régulier, dont la surface est composée de vingt triangles équilatéraux.
  4. Platon, dans le Timée, réduit la pyramide, l’octaèdre et l’icosaèdre au triangle scalène et le cube au triangle équilatéral ; et comme il est impossible que des triangles équilatéraux, combinés de quelque manière que ce soit, puissent jamais former un triangle scalène, la terre ne peut se ramener ni au feu, etc.