Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/311

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Ami, que fais-tu ici ; viens-tu dépouiller les morts[1] ?

On lui demandait s’il avait un valet ou une servante ; il dit que non. « Qui donc, reprit-on, t’ensevelira ? — Celui, dit-il, qui aura besoin de ma maison. »

Voyant un jeune homme de bonne mine qui dormait inconsidérément, il le poussa et lui dit : « Réveille-toi,

De peur que, pendant ton sommeil, quelqu’un ne te frappe de la lance par derrière[2]. »

Il disait à un homme qui faisait de folles dépenses pour sa table :

Mon fils, tu ne feras pas longue vie, à acheter ainsi[3].

Platon discourait sur les idées et parlait de l’idée de table, de celle de coupe : « Cher Platon, dit Diogène, je vois bien une table et une coupe, mais je ne vois pas leurs idées. — Je le conçois, reprit celui-ci, car tu as les yeux qui nous font voir la table et la coupe, mais tu n’as pas ce qui nous découvre leurs idées, l’intelligence. »

À cette question : Quand doit-on se marier ? il répondit : « Les jeunes gens pas encore, et les vieillards jamais. »

On lui demandait ce qu’il voulait pour recevoir un soufflet : « Un casque, » dit-il.

Voyant un jeune homme vêtu avec recherche, il lui dit : « Si tu fais cela pour les hommes, c’est chose

  1. Vers d’Homère, Iliade, VIII, 343 et 387.
  2. Parodie d’un vers d’Homère, Iliade, VIII, 96.
  3. Parodie d’Homère, Iliade, XVIII, 95.