Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/354

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Méprisant une vaine richesse, tu as appris à l’homme l’art de se suffire à lui-même ; ô Zénon, toi dont nous admirons le front vénérable ; auteur de mâles enseignements, tu as fondé par ton génie une doctrine mère de la fière indépendance. La Phénicie est ta patrie. Eh qu’importe ? Cadmus aussi était Phénicien, et c’est à lui que la Grèce a dû l’écriture.

L’épigrammatiste Athénée a célébré les stoïciens en général, dans les vers suivants :

Illustres philosophes stoïciens, vous qui avez gravé dans vos livres sacrés les plus pures maximes, vous avez raison de dire que la vertu est le seul bien de l’âme ; car elle est la seule gardienne de la vie des hommes et des cités. S’il en est d’autres qui prennent pour fin les plaisirs du corps, une seule des filles de mémoire a pu le leur persuader.

Voici comment j’ai moi-même raconté la mort de Zénon, dans mon recueil de vers mêlés :

Zénon de Citium mourut, dit-on, accablé de vieillesse ; on assure aussi qu’il se laissa périr de faim ; d’autres prétendent que, s’étant blessé en tombant, il frappa la terre de la main et s’écria : Je viens de moi-même ; pourquoi, pourquoi m’appelles-tu ?

En effet, on le fait mourir aussi de cette manière. Voilà tout ce qui concerne sa mort. Démétrius de Magnésie rapporte, dans les Homonymes, que Mnasée, père de Zénon, venant souvent à Athènes pour son négoce, en rapportait à son fils encore enfant, une foule d’ouvrages des philosophes socratiques, et que Zénon s’était déjà rendu célèbre dans sa patrie, lorsqu’il vint à Athènes, où il s’attacha à Cratès. Il paraît, d’après le même auteur, que Zénon indiquait l’énonciation claire comme remède à l’erreur. Il jurait, dit-on, par le caprier, comme Socrate par le chien.

Quelques auteurs, entre autres Cassius le scep-