Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/361

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cipe à un autre ; enfin, la rectitude de vues, disposition de l’esprit à se porter toujours vers le vrai dans ses aperceptions. Ils définissent la science : une aperception sûre, ou une disposition de l’intelligence à ne jamais dévier de la vérité dans l’aperception. Ils ajoutent que, sans le secours de la dialectique, le sage ne peut être assuré que sa raison ne faillira pas ; car c’est elle qui nous fait discerner ce qui est vrai ou faux et éclaircir ce qui n’est que probable ; elle seule enfin nous enseigne à interroger et à répondre convenablement. Ils prétendent aussi que la légèreté dans les jugements réagit sur la pratique, et que du désordre de la pensée il ne peut résulter que trouble et inconséquence dans la conduite ; que le sage, au contraire, a tout à la fois de la pénétration, de la finesse et un raisonnement sûr ; car bien raisonner, penser juste d’une part, de l’autre traiter convenablement un sujet donné, bien répondre à une question, tout cela est le fruit des mêmes habitudes, de celles que l’on puise dans l’étude de la dialectique.

Telles sont en résumé leurs opinions sur la logique. Joignons-y quelques détails particuliers sur leur science introductrice, et citons les paroles mêmes de Dioclès de Magnésie ; il s’exprime ainsi dans l’Excursion des Philosophes : « Les stoïciens traitent en premier lieu de la représentation et de la sensation, parce que le criterium, ce par quoi nous connaissons la vérité des choses, est un mode de la représentation, et aussi parce que le jugement qui exprime la croyance, l’aperception, la notion, jugement qui précède tous les autres, ne peut s’accomplir sans la représentation. En effet, ce qui précède dans les phénomènes internes, c’est la représentation ; vient ensuite la pensée, dont le propre est d’ex-