Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/364

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tipater et d’Apollodore. Boéthus admet un plus grand nombre de criterium : l’entendement, les sens, les affections et la science. Chrysippe, en désaccord avec lui-même sur ce point, donne pour criterium, dans le premier livre du Raisonnement, la sensation et la prénotion. Par prénotion il entend une conception naturelle des choses générales. Quelques-uns des plus anciens stoïciens donnent pour criterium du vrai la droite raison, par exemple Posidonius dans le traité du Criterium.

La plupart d’entre eux s’accordent à commencer l’étude de la dialectique par la partie relative à l’expression. La voix, suivant eux, est une percussion de l’air, ou, comme le dit Diogène de Babylone dans le traité de la Voix, une sensation propre à l’ouïe. Chez l’animal la voix n’est que le retentissement de l’air frappé avec effort ; mais chez l’homme elle est articulée. Elle émane de la pensée, suivant Diogène, et elle est complétement formée à l’âge de quatorze ans. Les stoïciens considèrent aussi la voix comme un corps : telle est l’opinion d’Archédémus dans le traité de la Voix, d’Antipater, enfin de Chrysippe au deuxième livre de la Physique. Le raisonnement sur lequel ils s’appuient est celui-ci : tout ce qui agit est corps, et la voix agit en allant de ceux qui parlent à ceux qui entendent.

Le mot est, suivant Diogène, la voix articulée ; par exemple jour. Le discours est la voix exprimant une idée et émanant de l’intelligence ; ainsi : Il fait jour. Le dialecte est une manière de s’exprimer empreinte d’un caractère particulier aux Grecs et aux divers peuples, ou bien une habitude locale de langage, affectant certains caractères spéciaux : ainsi le mot θάλαττα dans le dialecte attique, ἡμέρη dans le dialecte ionien.