Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/401

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pour employer la définition de Posidonius dans les Éléments météorologiques, c’est l’ensemble du ciel, de la terre et de toutes les natures qu’ils embrassent, ou bien encore l’ensemble des dieux, des hommes et des êtres créés en vue de ceux-là. Le ciel est la dernière circonférence du monde ; tout ce qui est divin est attaché à cette sphère. Le monde est gouverné avec intelligence et providence, au dire de Chrysippe dans le traité de la Providence et de Posidonius dans le treizième livre des Dieux. L’intelligence pénètre le monde tout entier, comme l’âme remplit tout notre corps ; cependant il est des parties dans lesquelles elle est plus ou moins présente : dans quelques-unes elle réside à titre de simple propriété, comme dans les os et les nerfs, dans d’autres à titre d’intelligence, par exemple dans la partie hégémonique. Il suit delà que le monde considéré dans son ensemble est un animal, un être animé et raisonnable. Il a pour partie hégémonique l’éther, suivant Antipater de Tyr dans le huitième livre du Monde ; mais Chrysippe, au huitième livre de la Providence, et Posidonius, dans le traité des Dieux, prétendent que la partie hégémonique du monde est le ciel ; selon Cléanthe, c’est le soleil. Chrysippe, en contradiction sur ce point avec lui-même, dit ailleurs que la partie la plus subtile de l’éther — appelée aussi par les stoïciens le Dieu premier — pénètre tous les êtres qui sont dans l’air, les animaux et les plantes, et leur communique la faculté de sentir ; que Dieu pénètre même la terre, mais qu’il y est à titre de simple propriété.

Pour eux le monde est un et fini ; sa forme est sphérique ; car c’est là, suivant Posidonius dans le quinzième livre du Traité de Physique et Antipater dans le traité du Monde, la forme la mieux appropriée au