Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/405

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Dieu est un animal immortel, raisonnable, parfait, c’est-à-dire infiniment intelligent et souverainement heureux, inaccessible au mal, gouvernant par sa providence le monde et tout ce qu’il contient. Il n’a pas la forme humaine. Il est l’architecte de l’univers et comme le père des choses, soit qu’on l’envisage dans sa totalité, soit qu’on le considère dans ses parties qui pénètrent toute la nature et reçoivent différents noms, selon leurs manifestations diverses. On l’appelle Dia[1], parce que c’est par lui que tout existe[2] ; Zéna[3], parce qu’il est la cause de la vie ou qu’il pénètre tout ce qui vit ; Athéna[4] parce que la partie hégémonique de son être est répandue dans l’éther ; Héra[5], parce qu’il remplit l’air ; Vulcain, en tant qu’il est la flamme qui échauffe les arts ; Neptune, parce qu’il remplit les eaux ; Cérès, en tant qu’il est répandu dans la terre. Les stoïciens expliquent de la même manière tous les autres surnoms de la divinité en les rattachant à quelque attribut particulier.

Le monde entier et le ciel sont la substance de Dieu, au dire de Zénon, de Chrysippe, dans le onzième livre des Dieux, et de Posidonius, dans le premier livre du traité sous le même titre. Antipater dit, dans le septième livre du Monde, que sa substance est éthérée ; Boëthus prétend au contraire, dans la Physique, que la substance de Dieu est la sphère des étoiles fixes.

Ils donnent le nom de nature tantôt à la puissance qui conserve le monde, tantôt à celle qui produit

  1. Jupiter.
  2. Δι’ ὅν, « par lui. » Étymologie absurde.
  3. Jupiter, source de la vie, de ζῆν.
  4. Minerve, de αἰθήρ, « éther, » selon les stoïciens.
  5. Ἥρα, Junon, de ἀέρα, « l’air. »