Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/437

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soi-même, sous prétexte que nous ne savons pas ce qui nous est utile ; il dit qu’ivresse et mort de l’intelligence sont synonymes, réprouve tout excès et défend l’abus de la boisson et de la nourriture. Il s’exprime ainsi au sujet de l’amour : « L’hiver on peut se livrer à l’amour, l’été jamais ; l’automne et le printemps, l’usage en est moins fatiguant ; en toute saison cependant il énerve et nuit à la santé. » Interrogé sur l’époque où l’on doit céder à ce sentiment, il répondit : « Quand vous vous sentirez trop fort. »

Il partageait ainsi la vie de l’homme : vingt ans pour l’enfance, vingt pour l’adolescence, vingt pour la jeunesse, autant pour la vieillesse ; ces différents âges correspondant aux saisons : l’enfance au printemps, l’adolescence à l’été, la jeunesse à l’automne et la vieillesse à l’hiver. Par adolescence il entend la puberté, et par jeunesse l’âge viril.

Il est le premier, au rapport de Timée, qui ait dit que tout doit être commun entre amis, et que l’amitié est l’égalité ; aussi ses disciples réunissaient-ils tous leurs biens pour les mettre en commun. Un silence de cinq ans leur était imposé, et pendant cette initiation ils se contentaient d’écouter ; ils n’étaient admis à voir Pythagore qu’après cette épreuve finie. Hermippus rapporte au second livre sur Pythagore, qu’ils n’employaient point le cyprès pour leurs urnes cinéraires, parce que le sceptre de Jupiter était fait de ce bois.

Pythagore était, dit-on, d’une beauté remarquable et ses disciples le prenaient pour Apollon hyperboréen. On prétend même qu’un jour qu’il était nu on lui vit une cuisse d’or. Beaucoup de gens admettent également que le fleuve Nessus l’appela par son nom au moment où il le traversait.