Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/444

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de l’âme, et que d’ailleurs lorsqu’on s’abstient de cet aliment l’estomac est mieux disposé, et par suite les images du sommeil plus calmes et moins agitées.

Alexandre, dans la Succession des Philosophes, dit avoir trouvé les données suivantes dans les commentaires pythagoriciens : Le principe de toutes choses est la monade. De la monade vient la dyade indéfinie qui lui est subordonnée comme à sa cause. La monade et la dyade indéfinie produisent les nombres et ceux-ci les points. Des points viennent les lignes, des lignes les plans, et des plans les solides ; des solides viennent les corps sensibles dans lesquels entrent quatre éléments, le feu, l’eau, la terre et l’air, qui en se transformant produisent tous les êtres. Le monde qui résulte de leur combinaison est animé, intelligent, sphérique ; il enveloppe de toutes parts la terre située à son centre, sphérique elle-même et habitée sur toute sa circonférence ; aux antipodes sont des hommes, et ce qui est pour nous le bas est le haut pour eux.

La lumière et les ténèbres, le chaud et le froid, le sec et l’humide se partagent également le monde ; lorsque le chaud prédomine, il produit l’été ; la prédominance du froid amène l’hiver ; celle du sec le printemps, de l’humide l’automne. La saison la plus favorable de l’année est celle où il y a équilibre entre ces principes. Le printemps, où tout verdit, est sain ; l’automne, où tout se flétrit, est insalubre. Le jour aussi verdit à l’aurore et se flétrit le soir ; c’est pour cela que le soir est plus malsain. L’air qui environne la terre est immobile et malsain ; tout ce qu’il enveloppe est mortel. Plus haut il est sans cesse agité, pur et sain ; tout ce qu’il contient est immortel et par conséquent divin. Le soleil, la lune, et tous les autres astres sont des dieux ; car la chaleur, source de la vie, pré-