Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/497

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nécessité préside à tout ; car la cause de toute production est le tourbillonnement des atomes, qu’il déclare fatal. La fin de l’homme est la tranquillité d’âme, qu’il faut se garder de confondre avec la volupté, comme on l’a fait quelquefois, faute de bien entendre sa pensée : c’est un état dans lequel l’âme, calme et paisible, n’est agitée par aucune crainte, aucune superstition, aucune passion. Il donne encore à cet état plusieurs autres noms, en particulier celui de bien-être. Enfin il prétend que tout ce qui est phénomène n’a de réalité que dans l’opinion, mais que les atomes et le vide sont dans la nature et ont une existence absolue. Telles sont ses doctrines.

Thrasylus a dressé un catalogue méthodique de ses ouvrages qu’il divise comme ceux de Platon en quatre classes. En voici la liste :

Ouvrages moraux : Pythagore ; Disposition du sage ; des Enfers ; Tritogénie[1] (ainsi nommée, parce que d’elle viennent trois choses dans lesquelles se résume tout l’homme[2] ) ; de la Probité ou de la Vertu ; la Corne d’Amalthée ; de la Tranquillité d’âme ; Commentaires moraux. Quant au traité du Bien-être, il ne se trouve point.

Ouvrages physiques : Grande organisation du monde (attribué à Leucippe par Théophraste) ; Petite organisation du monde ; Cosmographie ; sur les Planètes ; de la Nature, premier traité ; de la Nature de l’homme, ou de la chair, deux livres ; de l’Intelligence ; des Sens ; (on réunit quelquefois les deux derniers ouvrages sous le titre de traité de l’Âme) ; des Humeurs ; des Couleurs ; des différentes Figures ; du Change-

  1. Minerve.
  2. Bien raisonner, bien exprimer sa pensée, bien agir.