Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/503

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dans l’Apologie de Socrate, que la jalousie de ses ennemis faillit lui coûter la vie à Athènes.

Voici sa doctrine : L’air est le principe de toutes choses. Il y a une infinité de mondes[1] et le vide est également infini. L’air produit les mondes en se condensant et en se raréfiant. Rien ne vient du non-être ; rien ne se résout dans le non-être. La terre est ronde, et occupe le milieu du monde ; elle y est fixée par le mouvement circulaire de l’air chaud qui l’environne, et elle doit sa propre consistance à l’action du froid. Le traité de Diogène commence ainsi : « Tout ouvrage doit nécessairement, selon moi, avoir pour point de départ un principe incontestable ; l’exposition doit en être simple et grave. »



CHAPITRE X.


ANAXARQUE.

Anaxarque d’Abdère était disciple de Diogène de Smyrne, ou, suivant d’autres, de Métrodore de Chio, celui qui disait : « Je ne sais pas même que je ne sais rien. » Métrodore avait lui-même eu pour maître Nessus de Chio ; d’autres disent Démocrite.

Anaxarque vivait dans la familiarité d’Alexandre, et


    f. 6, A, dit qu’il est presque le dernier des physiciens et qu’il a copié Anaxagore et Leucippe. Cette assertion est justifiée par l’étude de sa doctrine. Voyez sur ce point la thèse de Schorn (Bonn, sans date).

  1. Cette assertion est inexacte si on l’entend de l’existence simultanée des mondes. Suivant Simplicius (Phys. d’Arist., f. 257, B), et Stobée (Ecl., ph., I), Diogène admet que le monde est un, mais qu’il est périssable. Un monde succède à un autre, et dans ce sens seulement on peut dire que les mondes sont infinis.