Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/529

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TIMON.

Apollonide de Nicée, un des nôtres[1], rapporte dans le premier livre des Commentaires sur les Silles, dédié à Tibère, que Timon était fils de Timarchus et originaire de Phlionte. Ayant perdu son père dès sa jeunesse, il s’adonna d’abord à la danse, puis il y renonça et s’en alla à Mégare auprès de Stilpon. Après avoir passé quelque temps avec lui, il revint dans sa patrie et s’y maria. De là, il alla avec sa femme trouver Pyrrhon à Élis, et pendant le séjour qu’il y fit, il eut plusieurs enfants ; il donna à l’aîné le nom de Xanthus, lui enseigna la médecine, et lui confia l’héritage de ses doctrines. Sotion rapporte, au onzième livre, qu’il s’était acquis, dès cette époque, une haute renommée. Cependant, forcé par le besoin, il passa sur les côtes de l’Hellespont et de la Propontide, et se mit à enseigner à Chalcédoine où sa réputation ne fit que grandir. Devenu plus riche, il partit de là pour Athènes et y resta jusqu’à sa mort, à part une courte absence qu’il fit pour aller à Thèbes. Il fut connu et estimé du roi Antigone et de Ptolémée Philadelphe, ainsi qu’il l’atteste lui-même dans les Iambes.

Antigonus dit qu’il aimait à boire, et s’occupait de travaux tout à fait étrangers à la philosophie. Ainsi, il a composé divers ouvrages poétiques, des poëmes épiques, des tragédies, des satyres, trente drames comiques, soixante drames tragiques, des silles et des pièces bouffonnes. On a aussi de lui divers ouvrages

  1. C’est-à-dire qui suivait les mêmes principes philosophiques que moi.