Je lui ai aussi consacré une épigramme dans le livre cité plus haut, où j’ai célébré les morts illustres en vers de tout rhythme, épigrammes et chants lyriques. La voici :
Les flammes ont dévoré le corps de Solon, à Chypre, sur une terre étrangère ;
Mais Salamine a recueilli ses restes, et leur poussière engraisse les moissons.
Un char rapide a emporté son âme vers les cieux ;
Car il portait ses lois, fardeau léger.
On lui attribue cette sentence : « Rien de trop. »
Dioscoride raconte, dans les Commentaires, que Solon pleurant la mort de son fils, sur le nom duquel il ne nous est rien parvenu, quelqu’un lui dit : « Vos larmes sont inutiles. — C’est pour cela même que je pleure, répondit-il ; parce qu’elles sont inutiles. »
Voici des lettres qu’on lui attribue :
Tu m’écris que tu es environné de conspirateurs. Mais quand tu te débarrasserais de tous tes ennemis connus, tu n’en serais pas plus avancé. Ceux-là même que tu ne soupçonnes pas conspireront contre toi, celui-ci parce qu’il craindra pour lui-même, cet autre parce que, te voyant assiégé de terreurs, il n’aura pour toi que du mépris. Enfin, ne fusses-tu pas suspect, il se trouverait encore une foule de gens qui en conspirant contre toi croiraient bien mériter du pays. Le mieux est donc de renoncer à la tyrannie, pour bannir tout sujet de crainte. Si cependant tu ne peux te résoudre à l’abandonner, songe à te procurer des forces étrangères supérieures à celles du pays ; par ce moyen tu n’auras plus rien à craindre et tu ne seras obligé d’attenter à la vie de personne.
Mes lois, par elles-mêmes, ne pouvaient être d’une grande utilité à Athènes, pas plus que les purifications auxquelles tu