Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de vermine et dévoré par la fièvre. J’ai ordonné à mes serviteurs de te porter mes écrits, lorsqu’ils m’auront enseveli. Publie-les, si, après en avoir conféré avec les autres sages, tu juges qu’ils méritent d’être lus ; sinon, tu peux les supprimer ; ils ne me satisfont pas complètement moi-même. En de telles questions la certitude est impossible ; aussi je me flatte moins d’être arrivé à la vérité que d’avoir fourni quelques sujets de méditation à ceux qui s’occupent de théologie. Du reste, il faut interpréter mes paroles et aller au fond ; car tout est allégorique.

Le mal s’accroît de plus en plus, et je n’admets maintenant auprès de moi ni médecin, ni amis. Lorsqu’ils viennent me demander de mes nouvelles, je leur tends mon doigt par la porte entr’ouverte, pour leur montrer le mal qui me ronge, et je leur dis de venir demain aux funérailles de Phérécyde.

Tels sont les sages. Quelques auteurs rangent aussi parmi eux le tyran Pisistrate.

Nous allons maintenant passer aux philosophes, en commençant par l’école ionienne, dont le chef fut Thalès, maître d’Anaximandre.