Page:Discours sur les révolutions de la surface du globe, et sur les changemens qu'elles ont produits dans le règne animal.djvu/127

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lés d’après les positions que semblaient leur attribuer les signes du zodiaque indien, tels qu’on croyait les connaître, avaient paru d’une antiquité énorme. Une étude plus exacte de ces signes ou nacchatrons a montré récemment à M. de Paravey qu’il ne s’agit que de solstices de douze cents ans avant Jésus-Christ. Cet auteur avoue en même temps que le lieu de ces solstices est si grossièrement fixé, qu’on ne peut répondre de cette détermination à deux ou trois siècles près. Ce sont les mêmes que ceux d’Eudoxe, que ceux de Tchéoukong[1].

Il est bien avéré que les Indiens n’observent pas, et qu’ils ne possèdent aucun des instrumens nécessaires pour cela. M. Delambre reconnaît à la vérité avec Bailly et Legentil qu’ils ont des procédés de calculs qui, sans prouver l’ancienneté de leur astronomie, en montrent au moins l’originalité[2] ; et toutefois on ne peut étendre cette conclusion à leur sphère ; car, indépendamment de leurs vingt-sept nacchatrons ou maisons lunaires, qui ressemblent beaucoup à celles des Arabes, ils ont au zodiaque les mêmes douze constellations que les Égyptiens, les Chaldéens et les Grecs[3] ; et si l’on s’en rapportait aux assertions de M. Wilfort, leurs constellations extra-zodiacales seraient aussi les mêmes que celles des Grecs, et porteraient des noms qui ne sont que de légères altérations de leurs noms grecs[4].

  1. Mémoires encore manuscrits de M. de Paravey, sur la sphère de la Haute-Asie.
  2. Voyez le traité approfondi sur l’astronomie des Indiens dans l’Histoire de l’Astronomie ancienne de M. Delambre, tome I, pages 400 à 556.
  3. Voyez le Mémoire de sir Will. Johnes sur l’antiquité' du zodiaque indien, Mém. de Calcutta, tome II, page 289 de l’édition in-8o., et dans la traduction française, tome II, page 332.
  4. Voici les propres paroles de M. Wilfort, dans son Mémoire sur les témoignages des anciens livres indous touchant l’Égypte et le Nil, Mémoires de Calcutta, tome m, page 433 de l’édition in-8o.
    « Ayant demandé à mon pandit, qui est un savant astronome, de me désigner dans le ciel la constellation d’Antarmada, il me dirigea aussitôt sur Andromède, que j’avais eu soin de ne pas lui montrer comme un astérisme qui me serait connu. Il m’apporta ensuite un livre très-rare et très-curieux, en sanscrit, où se trouvait un chapitre particulier sur les