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4 JUILLET 1880.

de résistance au vœu de l’Europe, elle met toutes les chances contre elle, et fournit un prétexte plausible à tous les mauvais desseins.

Quant à la suggestion confidentielle que vous a faite Abeddin Pacha, en admettant même qu’elle soit entièrement sincère, il nous est impossible de l’accueillir. Ce n’est pas au moment où les Puissances viennent de prendre sur notre proposition une décision unanime que nous pourrions en mettre nous-mêmes l’autorité en question, en prenant l’initiative de combinaisons nouvelles.

191.

M. de Noailles, Ambassadeur de France à Rome, à M. de Freycinet, Ministre des Affaires étrangères.

T.
Rome, 4 juillet 1880, 6 h. 35 soir.
(Reçu : 9 h. 10 s.)

Pour M. de Courcel.

[Absence momentanée de M. de Noailles.]

Je ne sais rien de positif concernant Rubattino. Comme je vous l’ai déjà écrit, il est soutenu par Balduino et le Crédit mobilier, par une Banque de Turin et celle de Gênes. Il a l’intention de fonder ultérieurement, si cela lui est possible, une société par actions avec un capital considérable. Réduit à ses moyens d’action personnels il ne pourrait risquer dans l’affaire du chemin de fer tunisien[1] beaucoup plus qu’il n’a offert.

Mais comme il me paraît évident que le Gouvernement italien l’encourage et le soutient sous main, il faut se tenir prêt à tout.

J’espère bien que de notre côté on n’hésitera pas devant une question d’argent pour terminer cette ennuyeuse affaire et éviter des tracas sérieux politiques qui pourraient envenimer la situation.

192.

M. de Saint-Vallier, Ambassadeur de France à Berlin, à M. de Freycinet, Ministre des Affaires étrangères.

T.
Berlin, 5 juillet 1880, 6 h. 11 soir.
(Reçu : 8 h. soir.)

Le prince de Hohenlohe vient de me dire à titre confidentiel que l’Autriche et l’Angleterre ont pressenti hier l’Allemagne pour savoir si elle serait

  1. Voir ci-dessus n° 184.