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le dauphiné.

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ches bouchent l’entrée des bastions et qu’on ne saurait circuler autour des batteries sans creuser de véritables tunnels.

Encore les dominos alignés, les cartes brouillées, les mêmes livres lus et relus — et la sieste sur le « pieu », une sieste de marmotte qui dure des après-midi entiers. Quand il fait beau, vite on met le nez dehors. Les plus enragés glissent en ramasses au bas des pentes ; les paisibles s’en vont lentement, par sentiers, guetter les lièvres cachés dans les creux.

De Briançon à la frontière italienne. — La Vachette.

Mais bientôt la bourrasque arrive ; on n’aperçoit plus la montagne qu’à travers un volètement de mouches blanches : il faut rentrer, se recalfeutrer dans son trou. On reprend ses cartes, ses dominos, son livre, son somme interrompu ; le poêle, bourré jusqu’à la gueule, précipite ses ronflements, la fumée des pipes monté au plafond en d’épais méandres… Et toujours la neige, la neige, la neige accumule, silencieuse, ses blancheurs livides…

 
 

Pour aller vers l’Italie, nous avons suivi la Clarée-Durance, pas plus grosse qu’un ruisseau — un ruisseau s’égouttant dans un gouffre que d’anguleuses silhouettes de sapins marquent de longs traits.

Sur la rive droite, monte en hélice la route construite en 1802. « Quelques passages unissent les crêtes de ses nombreux lacets et permettent d’atteindre rapidement un plateau de pâturages entouré de champs de seigle : le mont Genèvre. »