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Page:Donnet - Le Dauphiné, 1900.djvu/305

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le dauphiné.

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Saint-Véran. Sous quelle étiquette ethnographique placer ses autochtones ? Sous quelle étiquette architecturale placer ses maisons ?

Au fait, sont-ce bien des maisons ?

Une rue étroite, longue, une seule rue portant, à chaque bord, des murs pisseux, troués d’écrouelles, surmontés de greniers en planches, flanqués de balcons ventrus, aux lignes de balustrades enchevêtrées… Il en est dont le toit est un assemblage de bardeaux coupés et jetés contre des poutres transversales ; il en est de caduques en venant au monde, « qui tâchent à défendre un peu leur frêle existence en s’encapuchonnant tant qu’elles peuvent d’ardoises ».

Aiguilles-en-Queyras.

Toutes sont disposées en équerres : d’un côté, l’étable construite en cave et recouverte de sa fenière ; de l’autre côté, la cuisine et la chambre, éclairées par des fenêtres courtaudes — avec, au fond, des placards à pieds droits sculptés et à portes en tentures rouges, qui sont des lits.

Mais c’est là un luxe de capitaliste. Les plus pauvres se contentent d’un mobilier autrement sommaire : un poêle, deux bancs de bois, un pétrin, le seau, la marmite et, dans un coin, certain châssis bourré de paillasses en feuilles de frêne. Le père et la mère couchent là-dessus ; les enfants couchent près des vaches.

Et épchère, avez-vous vu l’église ? Misérable petite église ! — en nul endroit la prière ne part de si haut : 2,006 mètres ! – Elle a été élevée à la