Page:Dorian - Inconnu, paru dans Gil Blas du 3 au 7 mai 1904.djvu/12

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emmenant avec lui les quatre tirailleurs soudanais qui l’ont apportée.


Les effets de la lettre du colonel Klobb


Durant la lecture de cette lettre, Le capitaine Voulet a le visage contracté, et une irritation violente semble s’emparer de lui.

Cependant Bouthel annonce discrètement la grosse nouvelle au docteur.

De leur côté, les quatre tirailleurs soudanais échangent des propos avec leurs camarades de la Mission, et il est probable qu’ils annoncent aussi la nouvelle.

Le capitaine ordonne à Bouthel de retourner à son camp, à l’arrière-garde, avec les quatre messagers. Il lui recommande de ne parler à personne de l’arrivée du colonel.

Le capitaine Chanoine est immédiatement prévenu par un cavalier. Il n’est qu’à une dizaine de kilomètres de Boultou. Il accourt.

Une entrevue a lieu entre ces deux hommes. Ils passent la nuit à délibérer.

Le plan de résistance est probablement adopté dans cet entretien. Le crime est décidé. C’est Voulet qui le consommera. Tout est combiné.

La nuit même, Chanoine retourne à l’avant-garde ; le sergent Bouthel est rappelé aussitôt, et le capitaine lui demande si les quatre tirailleurs ont communiqué avec leurs camarades. Sur sa réponse affirmative, il donne l’ordre de les isoler.

Le silence est de nouveau formellement prescrit à Bouthel.


La préparation du crime


Le 11 juillet, le sergent Bouthel reçoit l’ordre de se joindre, à huit kilomètres de là, aux détachements commandés par Laury et Tourot, avec le convoi et les prisonniers. On éloigne ainsi tous les sous-officiers européens et les impedimenta, de façon à être plus libre à l’arrière-garde pour l’action décisive.

La Mission ne forme plus alors que trois groupes :

L’avant-garde, Chanoine, Pallier et Joalland ;

Le centre, que l’arrière vient de démasquer, capitaine Voulet et le docteur ;

Et le groupe des trois sous-officiers, Bouthel, Laury et Tourot au Nord.