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VENGEANCE FATALE

— Eh bien, alors je raconterai la nuit du 29 décembre 1838, et cela à quelqu’un qui me croira, car il a trop d’intérêt à savoir ce qui s’est passé pendant cette nuit néfaste.

Darcy tressaillit. Le souvenir de cette date le faisait toujours frémir.

Aussi se rua-t-il sur son fermier en lui criant : «Tais-toi, misérable !»

Mais il n’eut pas le temps d’achever.

Aux dernières paroles de Puivert, Louis s’était élancé sur lui.

Le choc fut si rude que Louis tomba par terre. Mais dans sa chute il put saisir le fermier par la jambe et le renverser à son tour. Plus rapide que l’éclair, Louis se releva d’un bond et saisit Puivert à la gorge. Quant à Darcy, sûr qu’il n’avait point été reconnu, il avait pris la fuite.


XI

LA NUIT DU 29 DÉCEMBRE 1838.


Après avoir raconté toute son aventure à Darcy, Puivert lui avait demandé son avis. Après avoir réfléchi quelques instants, Darcy avait conseillé au fermier de ne pas intenter de procès, vu qu’il n’avait pas de preuve suffisante. Là-dessus Puivert lui avait demandé de le décharger des $300 dont il a déjà été question, mais il n’avait obtenu qu’un refus. Alors notre fermier s’était fâché et en était venu à la menace que nous avons entendue, et qui avait tant éveillé la curiosité et l’attention de Louis.

— Maintenant, pas un mot, dit ce dernier au fermier,