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VENGEANCE FATALE

tous les moyens et de le tuer pour le prévenir dans l’ignoble sacrifice auquel il veut vouer Hortense. Il y va de mon honneur aussi bien que de mon bonheur. Il est inutile de délibérer sur ce point, je suis décidé à ne reculer devant aucun obstacle.

— Il serait bon de nous entendre, interrompit Victor. Tous les deux, nous sommes menacés d’un danger terrible, puisqu’il y va de notre vie. Par la violence du langage que vous venez de tenir, j’ai pu voir que vous aimez mademoiselle Hortense Darcy. Edmond veut se débarrasser de moi, et certes il a raison. Mais comme nous sommes munis des secrets de nos ennemis, nous pouvons venir à bout d’eux beaucoup plus facilement.

Notre intérêt est le même après tout et c’est le vôtre, sans contredit, de m’accepter pour second dans la lutte que vous aurez à soutenir bientôt. Vos ennemis sont nombreux, vous êtes seul ; de plus le fait qu’Edmond ignore que j’étais présent quand il a résolu son projet avec Darcy et Puivert, me font croire que je puis vous être d’une grande utilité, en même temps, que de votre côté vous me rendrez service. Je saurai vous informer de tous les pas et démarches de Marceau, de ses actions. Je venais donc vous proposer d’unir ma cause à la vôtre ; j’ajouterai à tout cela que vous ne pouvez méconnaître l’importance du secours que je vous ai apporté en vous avertissant du danger qui vous menace.

Tout en reconnaissant l’importance du service que lui avait rendu l’ancien ami de Marceau, Louis hésitait à faire cause commune avec un homme aussi dégradé, mais Ernest fit taire ses scrupules.

— J’accepte votre offre, dit celui-ci, ainsi que mon