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VENGEANCE FATALE

veillait dans l’ombre. Il ne se passait pas une seule journée sans que Raoul ne sût tout ce qui concernait Pierre et sa jeune épouse.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Suivons maintenant l’homme au manteau noir.

Après avoir marché pendant une dizaine de minutes, il s’arrêta devant une grande maison construite d’une pierre rustique, fort en usage dans nos campagnes, et frappa trois coups.

Aussitôt la porte s’ouvrit, et un homme, tenant une lampe à la main, parut sur le seuil.

— Qui êtes-vous ? demanda-t-il.

— Moi, répondit simplement l’inconnu.

— Ah ! c’est vous, docteur, dit alors la première voix. Veuillez donc entrer, nous vous attendons depuis une demi-heure.

— Bien, bien, répondit celui-ci, je n’ai pu venir plus tôt ; et il suivit celui qui lui avait ouvert la porte.

Tous deux se rendirent dans une vaste chambre, éclairée par la lumière douteuse d’une seule lampe, dans laquelle les principaux conjurés étaient groupés autour de Louis Joseph Papineau. Un grand silence régnait parmi eux, mais à la vue de celui qu’on a entendu nommer deux fois le docteur, les patriotes relevèrent la tête, et tous l’interrogèrent en même temps.

Je vous répondrai tout-à-l’heure, fit celui-ci, mais maintenant je veux parler particulièrement avec monsieur Papineau. Et il l’emmena dans l’embrasure d’une fenêtre et s’entretint à voix basse pendant quelques instants avec lui.