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VENGEANCE FATALE

Et Louis fit comme il avait dit et sortit.

Nous admettons l’égoïsme de l’acte qu’il venait de commettre, mais les amoureux ne pensent qu’à eux-mêmes.

Cependant Ernest, après avoir digéré un copieux repas, était passé par le bureau de Louis. Celui-ci n’y était pas. Ernest ne prit pas d’abord le chemin du domicile de son ami, et après un long détour, il n’arriva chez Louis qu’après le départ de celui-ci. Comme l’étudiant l’avait pensé, Ernest ne lut pas sans satisfaction l’invitation des demoiselles Darcy, puis ayant aperçu le billet d’Hortense, il le lut en entier.

— Comme cela vient à point, dit-il, moi qui devais aller au théâtre ce soir. Ainsi, rien ne m’empêchera d’aller de mon côté et Louis du sien. Mais le plus important est fait ; j’ai mon invitation. Maintenant allons voir si je ne rencontrerai pas Louis quelque part.

Et il sortit.

Le surlendemain, il y avait foule chez monsieur Darcy, toute l’aristocratie de la ville, tant anglaise que canadienne, était réunie ce soir là dans la rue St-Alexandre.

La maison était splendidement illuminée, la musique ravissante.

Il y eut d’abord un peu de froideur dans cette nombreuse assemblée, mais peu à peu l’entrain gagna tout le monde, et bientôt la gaieté envahit complètement la salle. Les toilettes, pour la plupart, étaient superbes ; les belles soies ainsi que les plus fines dentelles affluaient, et ça et là on pouvait remarquer des diamants d’une grande valeur.