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VENGEANCE FATALE

plus, répondit le jeune homme, mais malheureusement je n’y étais pas. Mais je me reprendrai demain soir chez madame Larveau.

— Ainsi c’est convenu, j’aurai la première danse avec vous ?

— C’est entendu.

très bien alors. Mais n’oubliez pas votre promesse.

— Oh ! pour cela, je ne l’oublierai certainement pas.

Le bal s’achevait au milieu des danses et du vin.

Tout à coup Louis se sentit légèrement tiré par le bras. Il se retourna et vit Ernest.

— Mon ami, lui dit ce dernier, sais-tu que mademoiselle Mathilde est vraiment jolie

— Tu ne m’apprends là rien de nouveau.

— Et qu’elle est tout à fait charmante.

— Où veux-tu en venir ?

— À ceci : que je l’aime.

— Tu ne peux prendre une telle décision la première fois que tu rencontres une femme.

— Oui ; tu sais bien que ce que j’aime moi, c’est l’imprévu.

— Ainsi, tu crois aimer Mathilde ?

— Non seulement je le crois, mais je l’affirme, et même je lui ai dit que je l’aime !

— Comment ! tu as osé…

— Oui, j’ai osé lui avouer mon amour.

— Lorsqu’elle en aime un autre…

— Qui ne l’aime pas. Et d’ailleurs elle ne l’aimera pas longtemps. Même elle n’a pas mal accueilli la déclaration que je lui ai faite, je la reverrai demain chez Madame Larveau, je fais le galant auprès d’elle, et avant deux mois je l’épouse.

— Alors, tant mieux pour elle et pour toi, fit Louis