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VENGEANCE FATALE

— Vous ne me répondez pas, reprit Ernest.

— C’est que ma réponse vous serait, peut-être trop favorable.

Ernest ne se possédait plus.

— Je t’aime, murmura-t-il tout bas.

Et saisissant la jeune fille par la taille il l’entraîna dans le tourbillon des valseurs.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Louis et Ernest retournaient à leur logis de la rue St-Hubert.

— J’ai revu mademoiselle Darcy ce soir.

— Eh bien ?

— Je lui ai renouvelé ma déclaration d’hier.

— Comment l’a-t-elle accueillie ?

— Comme je la pressais de me laisser connaître sa réponse : « La seule que je puisse vous faire, a-t-elle dit, vous sera toujours favorable. »

— Reçois donc mes cordiales félicitations, car tu ne pouvais faire un meilleur choix.

— Ce n’est pas tout. Demain, nous rendons nos visites chez les demoiselles Darcy et chez Madame Larveau, puis, nous partons pour N. où tu vas venir te reposer chez moi pendant une huitaine de jours. Dans deux mois, je reviens et nous épousons les deux sœurs le même jour.

Très bien, je souscris à la première partie de ton programme ; quand à la seconde, nous verrons plus tard.

— Hortense, disait Mathilde à sa sœur le même soir, il s’est encore montré très poli pour moi, et il m’a déclaré de nouveau qu’il m’aime.