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VENGEANCE FATALE

Madame Lesieur a causé longtemps avec nous et elle a été pour moi d’une politesse parfaite. Je ne savais comment la remercier des égards qu’elle me témoignait sans cesse ; mais elle m’imposait silence en disant qu’elle ne croyait jamais faire trop pour l’ami de son fils. Quant à Ernest, il prétendait recevoir son ami et son parent en même temps.

Comme je disais plus haut, je suis tout à fait étranger dans ma nouvelle résidence qui n’est rien moins qu’un splendide manoir, et je ne le connais pas assez pour vous en parler avec connaissance de cause. Je réserve donc plus de détails pour ma prochaine, car pour le moment je sors avec Ernest, qui veut absolument que je le suive à la chasse.

Veuillez agréer l’expression de mes sentiments les plus tendres.

Louis Hervart.

Quelques jours après Louis répondait ainsi à une lettre de sa bien-aimée.

N… ce 1er juillet 1858.
Ma chère Hortense,

J’ai ressenti un vif plaisir hier en recevant votre lettre. Le fait est que la plus grande partie de la journée s’est écoulée, quant à moi, à lire et relire ces charmantes lignes que j’attendais avec impatience. Je suis très heureux que vous désiriez mon retour à Montréal. Aussi n’étaient-ce la cordialité avec laquelle j’ai été reçu ici par M. Lesieur et la beauté du site, il est probable que je ne serais plus à N…, d’où je compte partir demain. Tous les matins, quand