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VENGEANCE FATALE

bre ne croyait pas à un péril aussi immédiat, et, pour n’en rien perdre, était décidé à demeurer jusqu’à la fin du spectacle.

Néanmoins, M. Darcy et ses deux filles suivis d’Ernest et de Louis avaient cru plus prudent de quitter le cirque, dès le moment où les premiers troubles avaient commencé parmi la foule et ils s’en retournaient tranquillement, lorsque Louis se sentit violemment saisi par un gros gaillard, qui fit tous ses efforts pour l’enlever.

— Lâchez-moi, cria Louis, lâchez-moi, sinon, je vous frappe au visage !

Mais il ne pouvait mettre ses menaces à exécution, tant celui qui l’avait attaqué lui pressait les mains fortement. Il se trouva enfin libre sans trop comprendre la raison de cette étrange aventure, pendant que son agresseur s’en allait en maugréant : « je suis sûr, cette fois, qu’il n’avait de jonc à aucun de ses doigts ».

Aussitôt rendu à la liberté, Louis se mit à la recherche de ses compagnons, dont il avait été si violemment séparé, mais il ne put les retrouver et après d’inutiles perquisitions, au lieu de se diriger vers la place de sortie, la seule chose que lui conseillait le bon sens, il prit le parti de voir défiler ceux des spectateurs attardés qui n’avaient pas encore réussi à abandonner la place du cirque, espérant ainsi retrouver Hortense.

Il attendait toujours immobile à son poste, lorsque tout à coup la tente s’écroula sur les derniers assistants à cette représentation, et il fut renversé avec cette masse compacte. Heureusement la partie de l’arène où tomba le mât, qui se trouvait au milieu de la tente,