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VENGEANCE FATALE

— Nous acceptons, s’écrièrent en même temps les deux jeunes gens.

En moins de temps qu’il ne faut pour le raconter, la vieille s’était jeté un châle sur les épaules et se rendait, avec Narcisse et Victor, chez le père Crasseux. Le marché fut bientôt conclu. La valeur des objets volés pouvait se monter à environ cinq mille dollars, les complices les abandonnèrent pour deux mille.

En sortant de chez le père Crasseux, la mère Dupuis se dirigea vers son logis, pendant que Narcisse et Victor se rendirent au magasin du patron du premier. Ils arrachèrent d’abord un pan de contrevent, mais ils avaient été entendus par la police, et bientôt trois ou quatre sergents de ville arrivèrent rapidement. Quelquefois l’on serait tenté de croire qu’il y a une providence pour les méchants ; toujours est-il que grâce, soit à la providence, soit au hasard, des travailleurs avaient été occupés toute la journée à nettoyer les canaux de la rue. Un grand fossé offrait un asile à nos deux malfaiteurs, qui s’y blottirent en silence.

Les sergents ne pensèrent pas d’y regarder et après une demi-heure de recherche, n’entendant aucun bruit, ils s’en allèrent.

Alors, Narcisse et Victor sortirent de leur trou, ôtèrent tranquillement l’autre pan du contrevent et brisèrent plusieurs vitres avec des pierres.

À ce bruit, la patrouille revint de nouveau, mais les mécréants avaient pris leurs jambes à leur cou et ne purent être découverts.

Le lendemain, Narcisse avait été arrêté, mais il fut promptement relâché, aucune preuve ne s’élevant pour