Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/244

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toi ! Attends : que fait en ce moment Foma Fomitch ?

— Quand je l’ai quitté, il se couchait et il m’a ordonné, au cas où on le demanderait, de dire qu’il allait passer la nuit en prières.

— Hum ! Eh bien, va-t-en, va-t-en, mon ami !… Vois-tu, Sérioja, il ne quitte pas Foma Fomitch et je le crains un peu. Les domestiques ne l’aiment pas parce qu’il va tout rapporter à Foma. Le voilà parti, mais, demain, il forgera quelque mensonge… Là-bas, mon cher, j’ai tout arrangé ; je me suis calmé… J’avais hâte de te rejoindre. Enfin nous voici donc encore ensemble ! — et il me serra la main avec émotion. — Et moi qui te croyais fâché et prêt à prendre la poudre d’escampette. J’avais donné ordre de te surveiller… Ce Gavrilo, tantôt, crois-tu ! Et Falaléi… et toi… tout en même temps ! Mais Dieu merci, je vais enfin pouvoir te parler à loisir, à cœur ouvert ! Ne t’en va pas, Sérioja : je n’ai que toi ; toi et Korovkine…

— Enfin, mon oncle, qu’avez-vous arrangé, là-bas et qu’ai-je à attendre ici après ce qui s’est passé ? Je vous avoue que ma tête éclate !

— Et la mienne, donc ! Voilà six mois que tout y est à la débandade, dans ma tête ! Mais, grâce à