Page:Dostoïevski - Humiliés et offensés.djvu/368

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morte et de vous remettre cette lettre. Si vous ne repoussez pas Nelly, il se peut que je vous pardonne là-haut, et qu’au jour du jugement je me prosterne devant le trône de Dieu et supplie le Juge suprême de vous pardonner tout le mal que vous avez fait. Nelly connaît le contenu de cette lettre ; je la lui ai lue, je lui ai tout expliqué, elle sait tout. »

Mais Nelly n’avait pas exécuté la dernière volonté de sa mère : elle savait tout, mais elle n’était pas allée chez lé prince, et elle était morte irréconciliée…

De retour de l’enterrement ; Natacha et moi, nous allâmes au jardin, il faisait une belle journée chaude et éclatante de lumière.

Le départ devait avoir lieu huit jours plus tard.

— Vania ! dit-elle tout à coup, n’est-ce pas ? c’était un rêve.

— Quoi ? Qu’est-ce qui était un rêve ?

— Tout cela, tout ce qui s’est passé depuis un an. Ah ! Vania ! pourquoi ai-je détruit ton bonheur ?

Et je lus dans ses yeux cette pensée :

« Nous aurions si bien pu être heureux ensemble pour toujours ! »




FIN.