Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/101

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quelques bonnes actions avec intention. J’abandonnai deux créances et je prêtai sans gage à une pauvre femme. Et je n’en parlai pas à ma femme, je ne l’avais pas fait pour qu’elle le sût. Mais la bonne femme vint me remercier et se mit presque à mes genoux. C’est ainsi que le fait fut connu et il me sembla que ma femme l’apprit avec plaisir.

Cependant le printemps avançait, nous étions au milieu d’avril ; on avait enlevé les doubles fenêtres et le soleil mettait des nappes lumineuses dans le silence de nos chambres. Mais j’avais un bandeau sur les yeux, un bandeau qui m’aveuglait. Le fatal, le terrible bandeau ! Comment se lit-il qu’il tomba tout-à-coup et que je vis tout clairement et compris tout ? Fût-ce un hasard, ou bien le temps était-il venu ? Fut-ce un rayon de sol