Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/115

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me mettais à genoux sans oser baiser les pieds de l’endormie, contre sa volonté ; je commençais une prière, puis je me levais aussitôt. Loukérïa m’observait et sortait constamment de sa cuisine : j’allai la trouver et je lui dis d’aller se coucher, que le lendemain nous commencerions une nouvelle existence.

Et je le croyais aveuglément, follement, excessivement ! Oh ! cet enthousiasme, cet enthousiasme qui m’emplissait ! J’attendais seulement le lendemain. L’important était que je ne prévoyais aucun malheur malgré tous ces symptômes. Malgré le bandeau tombé, je n’avais pas de la situation une conscience entière, et longtemps, longtemps encore cette conscience me fit défaut ; jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à aujourd’hui même !! Et comment ma présence d’esprit pouvait-elle me