Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/144

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désennuyer, il active exprès l’haleine de sa bouche, et s’amuse à la voir s’échapper. Mais il a très-faim. Plusieurs fois déjà depuis le matin il s’est approché du lit de planches recouvert d’une paillasse mince comme un crêpe, où est couchée sa mère malade, la tète appuyée, en guise d’oreiller, sur un paquet de hardes.

Comment est-elle là ? Elle sera venue probablement, avec son enfant, d’une ville étrangère, et elle sera tombée malade. La propriétaire du taudis a été, il y a deux jours, arrêtée et menée au poste ; c’est fête ce jour-là, et les autres locataires sont sortis. Cependant, un de ces porte-nippes est resté couché depuis vingt-quatre heures, ivre-mort avant d’avoir attendu la fête. D’un autre coin sourdent les plaintes d’une vieille de quatre-vingts ans, percluse de rhumatismes. Cette vieille a