Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/174

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C’est ainsi que nous fîmes connaissance, et à partir de ce soir elle ne me quitta plus d’un pas. Elle me poursuivit dès lors sans trêve ni merci, et devint ma persécutrice et mon tyran. Ses espiègleries avaient ce côté comique qu’elle paraissait s’être éprise de moi, et par cela même elles me blessaient d’autant plus vivement. Vrai sauvage, j’en ressentais une impression plus douloureuse. Par moments, ma position devenait à ce point critique, que je me sentais capable de battre ma malicieuse adoratrice. Ma timidité naïve, mes angoisses semblaient l’exciter à m’attaquer sans pitié ; et je ne savais où trouver un refuge. Les rires qu’elle savait toujours soulever et qui retentissaient autour de nous la poussaient sans cesse à de nouvelles espiègleries.

Enfin on commença à trouver que ses