Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/67

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geste qui lui était habituel ; son mauvais sourire errait sur ses lèvres. Je déclarai alors froidement, sans élever la voix, que l’argent était à moi, que j’avais le droit de voir la vie à ma façon. Je rappelai que le jour où je l’avais introduite dans mon existence, je ne lui avais rien caché.

Elle sauta brusquement sur ses pieds, toute tremblante et, imaginez-vous, dans sa fureur contre moi, elle se mit à trépigner. Une bête féroce. Un accès. Une bête féroce prise d’accès. L’étonnement me figea sur place. Je ne m’attendais pas à une telle incartade. Je ne perdis pas la tête et, derechef, d’une voix calme, je l’avertis que je lui retirais le droit de se mêler de ma maison. Elle me rit au nez, et quitta l’appartement. Elle n’avait pas le droit de sortir de chez moi, et d’aller sans moi nulle part. C’était un point convenu