Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/115

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une… franchise. Savez-vous pourquoi je m’intéresse tant à votre plan ? C’est que je ne suis pas sûre de moi. J’ai dit que je suis décidée à faire cette bassesse. Mais si les détails de votre plan sont par trop répugnants, je vous déclare que je serai obligée d’y renoncer. Je sais que c’est une bassesse de plus, se résigner à entrer dans la boue et n’avoir pas le courage d’y rester. Mais qu’y faire ? Cela sera certainement ainsi !…

— Mais, Zina, mon ange, quelle bassesse vois-tu là ? réplique timidement Maria Alexandrovna. Il s’agit d’un bon mariage, d’une chose normale ; envisage les choses à ce point de vue, et tout te paraîtra très raisonnable.

— Ah ! maman, pour l’amour de Dieu, ne dissimulez pas avec moi ! Vous voyez que je suis prête à tout ; que voulez-vous de plus ? Ne vous froissez pas, je vous prie, si j’appelle les choses par leur nom : peut-être est-ce maintenant mon unique consolation.

Elle sourit tristement.