Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/119

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temps de faire quelque chose. Vous perdez des miaules précieuses ! dit avec impatience Zina.

— Il est temps ! Il est temps en effet ! Et moi qui bavarde ici ! Elles veulent accaparer le prince ! Je pars tout de suite. J’y vais ; j’appellerai Mozgliakov et je ramènerai le prince de vive force, s’il le faut. Adieu Zinotchka ! adieu ma chérie, ma colombe ! Ne te désole pas, ne doute de rien, ne sois pas triste, là ! Tout se passera honorablement, noblement. Tout dépend du point de vue… Enfin, adieu ! adieu !

Maria Alexandrovna fait le signe de la croix sur Zina et sort. Elle se précipite dans sa chambre, s’arrête un instant devant sa glace et, dix minutes après, elle roule à travers les rues de Mordassov, dans sa voiture à patins (nous avons dit que Maria Alexandrovna vivait largement).

« Non, ce n’est pas à vous de jouer au plus fin avec moi ! Zina consent, c’est la moitié du tout. Ne pas réussir ! quelle bêtise !