Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/122

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générosité, car il y avait des frais… Attends un peu ! je vous montrerai à toutes deux si je suis une pécore ! Vous apprendrez à connaître Nastassia Pétrovna ! »

VII

Mais Maria Alexandrovna était entraînée par son génie. Elle conçut un grand et hardi projet. Marier sa fille à un riche, à un prince et à un moribond ; la marier à l’insu de tous en profitant de la sénilité de son hôte, était non seulement hardi mais même impudent. Certes, ce projet était séduisant, mais en cas d’insuccès il pouvait couvrir son auteur d’une confusion sans précédent. Maria Alexandrovna le savait bien, mais elle ne reculait pas.

« J’en ai vu bien d’autres », avait-elle dit