Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/180

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— Ah ! mon Dieu ! comme vous êtes naïf, mon cher Paul ! Mais il faut prier Dieu pour la santé de ce bon, cher et chevaleresque petit vieillard. Il faut de tout notre cœur lui souhaiter de longs jours ! Moi la première, jour et nuit, avec des larmes, je prierai pour le bonheur de ma fille ! Mais, hélas ! il semble que la santé du pauvre prince est bien chancelante ! D’ailleurs, il lui faudra visiter la capitale, mener Zina au bal, et je crains, oh ! comme je crains que cela ne l’achève ! Mais prions, mon cher Paul, et pour le resto remettons-nous-en à Dieu. Je vous bénis, mon ami. Espérez, patientez, soyez viril, surtout viril ! Je n’ai jamais douté de la noblesse de vos sentiments…

Elle lui serre fortement les mains, et Mozgliakov sort de la chambre sur la pointe des pieds.

— Enfin ! Je suis débarrassée d’un imbécile ! dit-elle d’un air triomphant. Aux autres maintenant !…