Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/189

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venir et nous aurons tous les deux notre paquet ! — Non, qu’il me dit, attends : je veux me faire friser dimanche ; il faut que mes cheveux soient longs. »

— Comment ! il se frise ? Alors tu as inventé de te friser pendant mon absence ? Qu’est-ce que c’est que ces façons ? Crois-tu que cela puisse embellir ta caboche d’idiot ? Mon Dieu ! quel désordre règne ici ! Et qu’est-ce que ça sent ? Je te demande, misérable, qu’est-ce que ça sent ici ? crie l’épouse en s’approchant de plus en plus menaçante de l’innocent et tout à fait ahuri Aphanassi Matveïtch.

— Ma… m a… petite mère, murmure l’époux sans se lever et jetant sur son général en chef un regard effrayé et suppliant, ma… ma… petite mè…

— Combien de fois ai-je essayé de faire entrer dans ta tête d’âne que je ne suis pas ta petite mère ? Quelle petite mère puis-je être pour toi, pygmée ? Comment oses-tu appeler ainsi une dame noble dont la place