Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/206

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— Comment va la santé, petit oncle ? demande Mozgliakov.

— Comment ? Ah ! c’est toi ? finit par dire l’oncle. Et moi, mon frère, j’ai fait un petit somme. Ah ! mon Dieu ! s’écrie-t-il tout à coup très animé. Mais je suis sans pé-pé-perruque !

— Ne vous inquiétez pas, petit oncle ! je vous aiderai si vous voulez.

— Ah ! voilà que tu sais mon secret ! Mais je disais bien qu’il fa-allait fe-ermer la po-porte ! Eh bien, mon ami, tu vas me donner immé-édiatement ta pa-parole d’ho-d’honneur que tu n’abuseras pas de mon secret, que tu ne diras à personne que ma chevelure est fau-fausse.

— Oh ! voyous, petit oncle, me croyez-vous capable d’une telle bassesse ? s’écrie Mozgliakov qui désire plaire au vieillard.

— Mais oui, mais oui, et comme je vois que tu es un gentleman, eh bien, soit, je t’é-tétonnerai, je te dévoilerai tous mes secrets. Comment trouves-tu, mon che-er, mes mou-moustaches ?