Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/208

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une fois, me croyez-vous capable d’une telle bassesse ?

— Ah ! mon ami, comme je suis tombé ! Si tu savais ! Phéophile m’a renversé encore de la voiture.

— Il vous a renversé encore ! Mais quand ?

— Mais quand nous appro-prochions du mona-nastère…

— Je le sais déjà, mon petit oncle !

— Non, non, il y a deux heures seulement. Je suis allé au mo-monastère. Il m’a pris et m’a renversé. Qu’il m’a fait pe-peur ! Mon cœur n’a pas encore repris sa place !

— Mais, petit oncle, vous dormiez !

— Mais oui… je dormais… Et puis alors j’ai vo-voyagé… Du reste… j’ai… du reste… c’est peut-être… Ah ! comme c’est étrange !

— Je vous assure, petit oncle, que vous rêviez… Vous dormiez très tranquillement après le dîner.

— Vraiment !